Samedi 18 avril 2020
Pour le Grand Samedi
Très chers amis et fidèles,
Mes bien-aimés frères en Christ,
J’ai reçu plusieurs appels, messages ou mèls me demandant de demander à un fidèle compétant de prendre notre Liturgie pascale et de la livrer sur Internet de manière à pouvoir vous y reporter « en live ». Les fidèles ne pouvant venir, je n’ai pas sous la main la personne compétente. L’un de vous m’a bien trouvé une solution technique, mais peu doué, je n’ai pas réussi à la mettre en pratique. Alors, désolé, vous n’aurez pas de retransmission en live de la Liturgie pascale en français de notre monastère.
Pardonnez-moi.
Ce n’est peut-être pas plus mal ainsi. En l’absence d’image, la « manducation » de l’Évangile, la lecture des Pères sur les sujets d’actualité (Passion-Résurrection), la prière avec, si vous les avez, les textes propres des Offices, et votre prière personnelle vous permettront davantage que les vidéos - même de Liturgie – d’entrer dans le mystère de La fête, et surtout de communiquer avec Dieu, même si vous n’en sentez pas les bienfaits. Alors puisque providentiellement je ne peux vous apporter satisfaction, le Seigneur pourvoira Lui-même à votre édification, et nous serons en communion en Lui, au-delà de toute Liturgie, mais autant que si nous avions la Liturgie et la communion. Puisse cependant le « confinement » ne pas durer trop longtemps !
J’écris ce mot d’encouragement et de communion après que nous ayons terminé l’office de l’Orthros du samedi. J’ai été frappé, au chant des stances, de retrouver à de multiples reprises des expressions correspondantes exactement à ce que je vous écrivais hier au sujet des « souffrances du Christ. » Maintenant nous avons participé à Sa mise au tombeau, et la Sainte Théotoque nous a invités dans ces stances à attendre, et voir la résurrection. La joie nous envahissait progressivement, et elle va croitre encore jusqu’à l’apothéose de Pâques. Et croyez bien que si vous ne pouvez pas y participer physiquement « pour des motifs raisonnables » vous ne perdrez rien. C’est différent évidemment si vous en profitez pour vous accorder des loisirs à la place, visionner des films ou de vous distraire.
Vous livrerais-je encore un beau texte ? Saint Epiphane de Chypre ( mort 403) a mis en scène la descente dans le royaume de la mort de Jésus, montrant avec fulgurance Son activité en tant qu’homme et celle qu’Il accomplit en tant que Dieu, tout en conservant l’intime osmose, la totale compénétration de Ses deux natures. Nous retrouvons cette « mise en scène » dans certaines icones de la Descente aux Enfers. Dans cette homélie, on s’émerveille de voir comment rien ne vient du hasard, mais comment Jésus a accompli tout ce que les Ecritures avaient annoncé. Nous touchons du doigt le mystère de notre régénération par la vie, les actes, les pensées, les souffrances et les tentations du Sauveur.
(pour une lecture plus compréhensible, j’ai mis en couleur et en paragraphes les mots et les termes, les idées qui se répondent ou qui correspondent et qui font de cette homélie un chef d’œuvre poétique et théologique.)
Père Elie