Mercredi 15 avril 2020
Pour le Grand Jeudi
Très chers amis et fidèles
Mes frères en Christ
Les événements mystiques se précipitent. La Liturgie de saint Basile que nous célébrons aujourd’hui, nous transporte en esprit et en vérité au « Dernier Souper » que le Seigneur prit avec ses Disciples et pendant lequel Il s’est offert par avance, mais réellement comme nourriture à ces Compagnons. C’est l’Institution de la sainte Eucharistie.
Notre attention est également attirée par la trahison de Judas qui osa participer à ce Repas malgré le dessein qu’il avait de livrer son maître. (Il faudrait s’interroger sur les raisons profondes pour lequel il voulait accomplir ce « forfait », mais ce n’est pas le moment ici.)
Dans les églises patriarcales, on célèbre aussi le « Lavement des pieds » comme le fit Jésus à ses disciples.
À défaut de Liturgies et d’Offices solennels desquels vous êtes légalement privés, je voudrais vous livrer aujourd’hui, pour orienter votre méditation et votre contemplation, deux perles précieuses. Ce sont une homélie et une hymne sur ces thèmes, composées par un certain Cyrillonas dont nous ne connaissons pas la vie – peut-être était-il diacre ? Moine ? Mais nous n’en sommes pas certains. Il aurait composé ses œuvres à la fin du IVe siècle. Il était vraisemblablement originaire d’Edesse, en Syrie, et probablement apparenté à saint Ephrem le Syrien qui était son ainé et dont nous avons lu quelques hymnes ces jours saints. Nous sentons en tout cas la même inspiration mystique, la même perspicacité d’analyse des mystères qui se déroulent pour notre bénéfice.
Que la « beauté » des images et des symboles, la qualité poétique de ces textes, ne nous bercent pas seulement par leur esthétisme. Cet aspect en fait des « icônes littéraires ». Et, si ces paroles atteignent notre cœur au-delà de notre intelligence, elles nous mettront en communion avec les événements mystiques qui se déroulent pour notre salut, elles feront de nous des contemporains, des compagnons, des frères des Disciples-témoins, nous-mêmes témoins à notre tour, et contemplateurs des Œuvres divines de transfiguration et de salut. Nous pourrons chanter en toute vérité : « Nous avons vu la vraie Lumière, nous avons reçu l’Esprit céleste, nous avons trouvé la vraie foi… » (chant de communion à la Divine Liturgie de saint Jean Chrysostome
P. Élie et les sœurs.