Samedi 2 mai 2020

Pour le dimanche des Myrophores

Très chers amis et fidèles,
Mes très chers frères en Christ,

 

« Confinement » planétaire exige : nous n’aurons encore pas la joie de vous voir ce dimanche… Mais nul ne peut nous enlever celle de vivre notre communion en Christ. La communion est la vraie et durable présence spirituelle ; le face à face physique n’en est que la pâle représentation, son opacification, son édulcoration.

Il n’en demeure pas moins vrai que nous sommes incarnés, et que des retrouvailles fraternelles nous feraient le plus grand bien, et par-dessus tout, bien sûr, la possibilité de recevoir de nouveau le viatique éternel duquel le diable nous sépare.

Nous sommes scandalisés de la légèreté, le mépris, la morgue avec laquelle le Premier Ministre traite les chrétiens dans notre pays. Ça ne nous étonne pas, l’Agitateur Malin signe toujours ses forfaitures ; ça ne peut que nous inciter à plus de profondeur dans notre foi en Celui qui est vainqueur du Monde : « courage, j’ai vaincu le monde » (Jn 16,33).

Nous constatons avec satisfaction que certains évêques commencent à réagir, d’une fermeté réelle, mais docile. Des prêtres aussi s’insurgent, des mouvements de jeunes également, touchants de foi et de sincérité. Nous attendons encore que les orthodoxes soient fidèles à leur appellation et se fassent entendre. Puissent ces réactions rester toujours iréniques et démontrer que la foi en Christ n’est pas une tocade passéiste, mais qu’elle représente « la jeunesse du monde » et son salut. Puissent-elles aussi inciter les dirigeants à laisser les Chrétiens faire « leur travail » de transfiguration du monde, notamment par la célébration liturgique et la Prière en Église, selon son mode propre, qui est celui que nous a montré le Christ et que l’Esprit-Saint rend éternellement vivant et actuel. Souhaitons que ce soit le signe d’une prise de conscience de la place de l’Eglise dans le monde contemporain, en butte en la non-croyance en Jésus Christ, Dieu-Homme.

Nous célébrons ce dimanche la mémoire des saintes femmes myrophores que nous présentent les évangélistes. Elles se présentaient hardiment devant le Tombeau, pourtant gardé, de leur Maître, et elles l’ont trouvé vide. Étrange similitude avec notre présente situation. Si nos églises sont ouvertes, si on peut y commercer des cierges et des icônes, voire faire quelques métanies devant les icônes et vénérer Ceux qu’elles rendent sacramentellement (mystiquement) présents, elles sont vides : les saints Mystères ne peuvent pas y être dispensés ! Ordre de Pilate !

Mais sont-elles si vides que cela ? J’en ai moi-même fait un long compte-rendu après Pâques, relation que certains ont trouvé exagérément trop longue. Chanter les louanges de Dieu paraît toujours trop long aux yeux « du monde ». A nos chefs aussi ; c’est pourquoi ils les suppriment ! Mais là n’est pas le sujet sur lequel je souhaite attirer, cette année, votre attention. Toutes ces saintes femmes n’ont-elles vu le sépulcre que véritablement vide ? Et qui est la première à s’y être rendu ? Et Celle-ci, qu’a-t-elle vu réellement ?

Pour répondre à ces questions et à d’autres, je vous livre encore un document patristique : Vous verrez-là comment saint Grégoire Palamas démontre là que la première à avoir vu le Seigneur ressuscité d'entre les morts fut la Mère de Dieu. C’est La Même qui aujourd’hui dans nos églises désertées, nous apprend à voir avant tous, que le Christ est vraiment ressuscité !

Père Elie